À l’origine, la prospective est une pratique fondée en France au milieu des années 50 par un philosophe, Gaston Berger. Alors qu’il est devenu directeur général de l’Enseignement supérieur au ministère de l’Éducation national, Berger constate que les décisions sont trop souvent prises en étant tourné vers le passé, et pas assez vers l’avenir. Il jette alors les bases d’une « anthropologie prospective » (1955).
En 1959, il quitte le ministère et devient, à l’invitation de l’historien Fernand Braudel, directeur d’études à la VIe section de l’École pratique des hautes études (EPHE), la future EHESS. Son projet : faire de la prospective une discipline à part entière.
Comme le dira un peu plus tard Braudel, « cette prospective, science fragile, qu’il avait créée et portée sur les fonds baptismaux, il entendait, ici, dans notre École, en consolider et en améliorer l’ébauche » (1). Mais, ce projet ne se concrétisera jamais. Gaston Berger meurt accidentellement en novembre 1960, quelques mois avant de donner sa leçon inaugurale.